1. Que sont les stochastiques ?
Il existe plusieurs stochastiques mais nous allons nous concentrer sur deux d’entre elles qui sont les plus communes : la stochastique rapide, notée %K, et la stochastique lente, notée %D.
La stochastique rapide est un outil permettant une comparaison entre le cours actuel, le plus bas et le plus haut du cours sur une certaine période. La stochastique lente correspond quant à elle à la moyenne de la stochastique rapide sur une certaine période. Il y a différentes méthodes pour calculer la valeur de ces stochastiques, mais cela n’est pas vraiment le but de cet article, vous en conviendrez.
La valeur des stochastiques varie entre 0 et 100%.
2. A quoi servent les stochastiques ?
On utilise les stochastiques à plusieurs fins, mais elles sont principalement utilisées pour prévoir des retournements de tendance, ou confirmer un début de tendance et donc une zone d’achat ou de vente.
3. Comment utiliser les stochastiques ?
On distingue 3 utilisations distinctes des stochastiques.
Première utilisation
Premièrement, on utilise les stochastiques comme le RSI. On travaille sur la valeur absolue de la stochastique rapide. On fixe deux limites : il est d’usage de considérer le seuil 80% et le seuil 20%.
Dès que %K dépasse le seuil de 80% en montant : c’est un signal de surachat ! La tendance ne va pas tarder à changer. Surveillez bien votre position et prenez votre plus-value si vous avez achetez ; attendez un peu et préparez-vous à vendre à découvert si vous n’avez aucune position. Bien sur, la pertinence de la stochastique reste soumise à l’étude de la tendance. Même si on a un signal de surachat, si on est en tendance haussière, ce n’est peut-être pas le bon moment pour vendre à découvert… Même s’il est rare d’avoir un signal de surachat suivi par une hausse rapide du cours. Bref, nous nous égarons.
Agissez de manière similaire si %K dépasse le seuil des 20% en descendant : signal de survente ! On clôture notre position si on a vendu à découvert ; on étudie la tendance pour voir s’il ne serait pas intéressant de se positionner à l’achat.
Deuxième utilisation
Deuxièmement, on compare %K et %D. On travaille alors de manière similaire aux moyennes mobiles. Lorsque %K coupe %D en montant, on a un signal d’achat. Lorsque %K coupe %D en descendant, c’est un signal de vente. Une chose à préciser : le croisement doit se faire alors que les deux courbes sont dans la même phase ascendante ou descendante. C’est très important. Le signal n’est pas valable si le croisement se fait alors que %K monte et que %D descend. On dit communément qu’il faut que %K « dépasse » %D.
Troisième utilisation
Enfin, on étudie les divergences de tendances entre le cours et la stochastique rapide. On travaille façon similaire au momentum.
Lorsqu’on observe une tendance différente entre %K et le cours, cela constitue un signal de retournement de tendance. Surveillez vos positions, ou observez s’il ne serait pas intéressant de se positionner sous peu. Je pense qu’il est nécessaire de passer à la partie pratique pour éclaircir tout ça.
4. Cas pratique
Nous étudierons les stochastiques à travers notre cas d’école : Bonduelle (source : ABC Bourse). Nous utiliserons chaque méthode sur un graphique différent pour permettre une meilleure lisibilité.
%K est en bleu, %D en rouge.
Première méthode
On repère la ligne 80% et la ligne 20%
On a repéré également quelque points.
En A : on a un signal de surachat. On attend un peu et on voit que le cours bondit. Attention, cela ne va surement pas durer. C’est vérifié un peu plus tard.
En B : on a un signal de survente, si on attend un peu, on voit que le cours s’effondre.Si on trade à court terme, Il faudrait fermer le plus vite possible sa position. Si on est à moyen terme, il faut regarder si cette baisse est vraiment significative. Si c’est juste un choc passagé, il serait plus intéressant de conserver. Cela dépend donc de votre profil d’investisseur.
En C : signal de surachat. Cependant, si on étudie le cours dans les semaines qui suivent, on est plutôt sur une consolidation. Il est donc important lorsque vous repérez des signaux de surachat et de survente de surveiller la tendance du cours pour se positionner efficacement.
Vous pouvez mener un raisonnement analogue sur les points D et E.
Deuxième méthode
On repère quelques points intéressants.
En A, les stochastiques nous indiquent que le cours va baisser très prochainement. Cela se vérifie.
En B, c’est le contraire, on a un signal de hausse, vérifié aussi.
En C, on a un signal de hausse qui se vérifie mais le cours rechute aussitôt. Pas évident de se positionner sur cette observation car elle a été très rapide. Pour être sûr que de pouvoir se positionner sur une certaine période, encore une fois, l’étude des tendances est inévitable.
Raisonnement analogue en D et E.
Troisième méthode
On cherche ici des divergences de tendances entre le cours et les stochastiques.
On n’en remarque pas tellement dans notre cas d’école. On en note cependant deux qui sont plus ou moins significatives.
En A, on a une divergence baissière. Le cours monte alors que les stochastiques diminuent. La hausse du cours est donc remise en question et on devrait observer un retournement. Cela se vérifie.
En B, on a une divergence haussière. Le cours devrait bientôt bondir, alors qu’on a une tendance baissière. Cela se vérifie.
Conclusion
Les stochastiques sont le deuxième indicateur technique le plus utilisé après le RSI. La quantité d’information qu’on peut en obtenir fait que les stochastiques doivent impérativement faire partie de votre boite à outils du trader.
Le plus difficile ici est d’être certain du signal, savoir si la hausse ou la baisse annoncée va nous laisser le temps de se positionner. En général, on ne se positionne pas sur le croisement, mais on attend que le signal se vérifie un peu sur le cours. Couplez les stochastiques aux Bollingers ou à d’autres indicateurs de tendance pour encore plus d’efficacité.
Pour finir, une petite annexe qui peut vous intéresser : certaines études ont montré que sur une dizaine d'années, l’utilisation des stochastiques selon la 1ere méthode, en fixant la limite de surachat comme de survente à 50% (au lieu de 80% et 20%) était la plus efficace sur une période de calcul de 39 semaines! En effet, les stochastiques, avec les limites 80% et 20%, ne sont pas plus efficaces que le RSI.
A vous d’en tirer les leçons adéquates : on peut utiliser les indicateurs de maintes façons. Il faut trouver celles qui sont le plus adaptées à l’actif que nous tradons. Et cela ne s’acquiert qu’avec l’expérience et le travail. Au boulot !
