Investir en Colombie

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AMF

Gigantesque pays d’Asie du sud est, la Mongolie a souvent vécu dans l’ombre de ses deux imposants voisins que sont la Chine et la Russie, tant géopolitiquement qu’économiquement. Ainsi, jusqu’aux années 2000, la Mongolie vivait principalement d’élevage et était donc très dépendante des phénomènes naturels, subissant ainsi de 2000 à 2002 de mauvaises récoltes qui ont entravé son développement économique. Malgré cela, depuis 2003, elle enregistre une croissance de plus en plus élevée, de l’ordre de 17%.

Ces très bonnes performances ont poussé le gouvernement mongol à se présenter sur le marché obligataire mondial.

 

I/ Opportunités 

Ainsi, la Mongolie vient d’entrer sur les marchés financiers internationaux en émettant une obligation à travers sa banque de développement. Cette émission a été très largement souscrite. Même si les montants sont modestes (580 millions de dollars), c’est une nouvelle étape pour ce pays qui présente plusieurs aspects très intéressants d’un point de vue économique.

L’économie mongole dispose de nombreux atouts tels que des matières premières, un cheptel important et plusieurs secteurs comme les mines, l’agroalimentaire et les télécommunications qui recèlent un fort potentiel de développement.

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Croissance du PIB de la Mongolie sur les quatre dernières années

 

L’économie mongole connaît d’ailleurs une croissance soutenue depuis 2002 essentiellement due à la hausse du cours des matières premières, stimulée par la demande chinoise. Ainsi, malgré une récession entre 2011 et 2012, le PIB de la Mongolie croît grandement depuis ces dernières années.

Le développement économique de la Mongolie repose notamment sur l’exploitation de très importants gisements miniers. Le groupe français Areva, présent depuis plus de dix ans en Mongolie, est ainsi un partenaire économique important dans l’exploration et l’exploitation future des gisements miniers, notamment uranifères, en Mongolie. En effet, Areva est arrivé en Mongolie en 1996 afin d’exploiter le très prolifère gisement de Dulann Uul. Cette exploitation s’avère profitable pour les deux parties puisqu’Areva participe à de nombreux programmes, notamment des programmes d’éducation et de développement local.

Ces bonnes performances économiques demeurent cependant fragiles compte tenu des défis liés au développement rural, aux problèmes d’environnement (78% des sols et des écosystèmes sont dégradés) et à la dépendance du pays à l’égard de la conjoncture mondiale.

La Mongolie développe donc son industrie minière grâce aux grandes richesses contenues dans son sous-sol (cuivre, or et charbon en particulier) et attire le regard des investisseurs comme les entreprises minières Ivanhoe et Rio Tinto.

La proximité de la Chine offre à ce pays de pouvoir profiter de la croissance de ce grand voisin, lequel se trouve être un partenaire naturel pour commercer et en particulier lui acheter ses ressources naturelles.

 

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Tableau synthétique des ressources minières et des projets d’exploitation en Mongolie

 

De fait, comme indiqué sur le schéma ci-dessus, certains gisements sont exclusivement exploités par l’entreprise Ivanhoe ( en particulier le gisement d’Oyu Tolgoi, le plus grand projet de l’entreprise) ; il est donc important de mettre en place un juste partage des devises retirées de ces dites exploitations. Le secteur minier est le véritable moteur de l’économie du pays est concentre la plupart des investissements directs étrangers venus de l’extérieur. Il représente à ce titre 80% des exportations du pays. Le gisement de Talvan Ogoi est notamment le plus grand gisement de charbon pur au monde, permettant au  pays de fournir largement son voisin chinois.

 

Depuis maintenant une dizaine d’années, la Mongolie essaie de diversifier ses partenaires économiques en vue d’éviter une dépendance vis-à-vis de ses deux puissants voisins. La Mongolie a donc intensifié ses relations économiques notamment avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada. De plus, malgré des finances publiques assez minces (trois mois d’importations comme niveau de réserves), Oulan Bator a décidé d’investir des sommes conséquentes en vue de l’équipement du pays en infrastructures solides dans le domaine du transport mais aussi dans celui de l’exploitation pétrolière.

 

Oulan Bator attache par ailleurs une grande importance au développement de ses relations avec ses autres partenaires - Etats-Unis, Japon, Corée du Sud, Union Européenne, Allemagne et France - qui sont les principaux donateurs bilatéraux de la Mongolie. 
L’Union Européenne (UE) est le troisième partenaire commercial de la Mongolie (8,4% de ses échanges extérieurs) et un bailleur de fonds important. La Commission Européenne a à cet effet inauguré un bureau technique à Oulan-Bator en juin 2006. Des négociations sont par ailleurs en cours en vue de la conclusion d’un Accord de partenariat et de coopération entre l’UE et la Mongolie. 
La Mongolie est membre de nombreuses enceintes internationales et régionales. Elle entretient des relations étroites avec le Fonds Monétaire International (FMI), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la Banque Mondiale (BM) pour mener à bien son développement. Elle a adhéré à la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) en juillet 2006.

 

II/ Risques 

La Mongolie, outre les risques inhérents liés à la quasi mono-activité sur les ressources minières, doit cependant appeler à la prudence tout investisseur.

Tout d’abord, l’instabilité des politiques économiques et le manque de visibilité de la législation sur les investissements étrangers est à surveiller de très près. De fait, la nouvelle majorité arrivée au pouvoir l’été dernier, dans sa volonté de “diversifier l’économie”, a adopté une législation renforçant les contrôles étatiques sur les investissements étrangers dans le secteur minier, mais aussi dans la finance et les télécommunications.

En outre, des renégociations forcées des concessions minières accordées, notamment à Oyu Tolgoi, ont été annoncées par le gouvernement d’Oulan-Bator. Une volonté affichée par l’Etat de reprendre en main l’économie, à son compte. Une situation qui place aussi les entreprises étrangères dans l’incertitude malgré leurs bons résultats et les prévisions de croissance à deux chiffres de l’économie mongole.

Une autre faiblesse structurelle de l’économie nationale réside dans l’exploitation minière, laquelle monopolise l’attention des décideurs économiques, les autres secteurs d’activité pâtissant d’un sous-investissement chronique. Le secteur primaire et l’industrie textile, qui pourraient profiter du boom du voisin chinois, restent de fait peu compétitifs et inadaptés aux exigences du marché international, subissant même la concurrence des pays du Sud-Est asiatique. Une situation qui n’est pas sans risque de mouvement sociaux dans un Etat où 35% de la population vit sous le seuil de la pauvreté. Malgré sa croissance exponentielle, le secteur minier n’absorbera pas l’offre de travail de la population mongole.

 

Conclusion

La Mongolie est actuellement en plein essor économique et bénéficie de l’expansion économique des ses puissants voisins que sont la Russie et la Chine. Ses prochains défis seront de trouver une véritable stabilité politique pour attirer les investisseurs du monde entier et de diversifier le plus possible ses partenaires économiques afin d’éviter la spécialisation économique et l’économie de rente .

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