Investir en Indonésie

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AMF

L’Indonésie est le 4e pays le plus peuplé du monde avec une population estimée à 240 millions de personnes. En 2012, ce pays a affiché une croissance de 6%. Pourtant, s’il est dit que le miracle du dragon asiatique se poursuit, l’Indonésie est-elle pour autant un pays sans points faibles ?

 

Prévisions économiques pour 2013

Après un relatif fléchissement en 2009, qui a eu des effets négatifs sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté, la croissance a été de 6% en 2012 et est estimé à 6.3% en 2013. L’inflation, qui était un sujet de préoccupation depuis 2008, sous l’effet notamment de la hausse du prix des matières premières et des denrées alimentaires, avait atteint près de 7% en 2010, avant de diminuer à 5,4% en 2011. L’inflation ne devrait pas dépasser ce pourcentage cette année. La consommation intérieure ne cesse d’augmenter et c’est ce qui a permis à l’Indonésie de maintenir ses taux de croissance durant ces dernières années de crise.

Les principales industries sont celles du pétrole et du gaz naturel, des textiles et de l'habillement ainsi que des mines. Les produits agricoles principaux sont l'huile de palme, le riz, le thé, le café, les épices et le caoutchouc.

Les exportations indonésiennes continuent d’augmenter. Le pays dispose de considérables ressources agricoles, énergétiques et minières. Les matières premières représentent près de la moitié des exportations, portées par la demande des pays émergents. Viennent ensuite les produits de l’industrie manufacturière (biens intermédiaires et biens de consommation). L’Indonésie réalise près de 20% de ses exportations avec les pays de l’ASEAN et 10% avec l’Union européenne.

Un vaste programme de développement des infrastructures a été décidé par les autorités, qui comptent sur l’apport, indispensable, des investisseurs privés.

Néanmoins, de réels problèmes de gouvernance subsistent : l’Indonésie est classée au 129e rang (sur 183) pour la « facilité à faire des affaires » et au 100e rang (également sur 183) par l’ONG Transparency International, s’agissant de la corruption. A ces risques d’investissement s’ajoutent la hausse du coût du crédit, le mauvais climat de l'investissement, le poids excessif et l'imprévisibilité des réglementations, le mauvais état des infrastructures et la gestion du risque terroriste. 

 

Les opportunités d’investissement en Indonésie :

Parmi les secteurs à fort potentiel d'expansion figurent: les télécommunications (notamment le sans fil et les infrastructures), les transports, l'énergie (pétrole, gaz, électricité), le traitement des eaux et l'ingénierie, la construction, la sécurité, l'industrie médicale et pharmaceutique, l'aéronautique, l'informatique, l'industrie chimique, la vente au détail, les services de franchise.

Infrastructure/transport

Des années de sous-investissement ont laissé le réseau d'infrastructures de l'Indonésie dans un état lamentable. Les routes sont congestionnées, les ports sont embouteillés et nombre d'Indonésiens n'ont pas accès à l'eau potable ou à un réseau d'alimentation électrique fiable.

Le gouvernement de l'Indonésie a indiqué en 2010 qu'il faudrait investir un montant variant entre 137 et 156 milliards $CAN au cours des cinq prochaines années dans l'infrastructure. Le gouvernement espère que les investisseurs étrangers fourniront environ les deux tiers de ce total, notamment par le biais de projets de partenariats public-privé (PPP). La Banque mondiale octroie également du financement, ainsi que la Banque asiatique de développement. Une centaine de projets sont prévus.

Le ministère de la Coordination des affaires économiques de l'Indonésie a produit un guide sur l'investissement dans les projets de PPP de l'Indonésie.

Projets potentiels par secteur

No

Secteur/ sous-secteur Quantité

Quantité

Coût du projet
(millions CAN)

1

Transport aérien

7

1.52

2

Transport terrestre

2

0.27

3

Transport maritime

12

2.83

4

Chemins de fer

9

9.33

5

Autoroutes à péage

35

26.23

6

Ressources hydriques

-

-

7

Alimentation en eau

24

1.81

8

Gestion des déchets solides et assainissement

6

0.27

9

Télécommunications

-

-

10

Energie

5

3.95

11

Pétrolier et gazier

-

-

 

Total

100

46.21


Industrie pétrolière et gazière

L'Indonésie possède l'une des plus grandes réserves de pétrole et de gaz naturel en Asie. Au début de 2008, les réserves prouvées de pétrole du pays totalisaient 3,7 milliards de barils et les réserves potentielles ont atteint 4.5 milliards de barils, soit un total de 8,22 milliards de barils. Les réserves de gaz du pays totalisaient 170,07 billions de pieds cubes standard. La plupart des réserves de pétrole et de gaz connues se trouvent dans la partie occidentale du pays, particulièrement dans les provinces de Java, Sumatra et Kalimantan, même si on a trouvé d'importantes réserves de gaz dans la province de Papua et au large de Massela, dans les Moluques du Sud.

Les contrats de prospection sont régis par le contrat de partage de la production (CPP) prévoyant le mode de répartition suivant: 75% pour le gouvernement et 25% pour l'investisseur (selon le décret présidentiel PP na 55/2009). Un certain nombre de changements d'orientation soulèvent toujours des préoccupations chez les investisseurs. Les titulaires de CPP sont tenus de favoriser les sociétés appartenant à des intérêts nationaux dans le cadre des soumissions de sous-traitance (l'entreprise locale doit appartenir à des intérêts indonésiens à au moins 35 %).

Énergie

L'Indonésie est confrontée à de graves pénuries sur le plan de l'approvisionnement en électricité. La demande a connu une croissance moyenne de 6 à 8% par an au cours des 10 dernières années et on prévoit qu'elle continuera de croître à un rythme semblable jusqu'en 2020. La capacité de production d'électricité actuellement installée est de 30 940 MW, dont 5 496,4 IVIW proviennent de sources d'énergie renouvelable. La société publique d'électricité PT PLN produit 25 751 MW, les producteurs d'énergie indépendants produisent 4 269 MW et les centrales de production pour consommation propre produisent quant à elles 920 MW.

Étant donné que PT PLN ne détient plus de monopole sur la production d'électricité, les investisseurs étrangers manifestent de plus en plus d'intérêt pour le secteur de l'énergie indonésien.

L'Indonésie refusait auparavant de donner des garanties pour les projets de production d'électricité construits par le secteur privé. Mais, confronté à la pression exercée par la forte demande en matière d'alimentation électrique, le gouvernement a convenu en 2010 d'octroyer des garanties par l'entremise de PT Penjaminan lnfrastruktur lndonesia (le fonds de garantie pour l'infrastructure de l'Indonésie) pour l'acquisition de terrains, la construction, l'exploitation, l'alimentation en combustible et la vente de l'électricité produite à PT PLN, en ce qui concerne les projets mis en œuvre dans le cadre du programme accéléré.

Exploitation minière

L'Indonésie est le plus grand exportateur de charbon thermique au monde et est riche en gisements minéraux, y compris des gisements de charbon, d'or, d'étain, de nickel, de cuivre et de bauxite. Le pays se classe parmi les 10 premiers pays au monde pour ses réserves exploitables d'or, de cuivre, d'étain et de minerai nickélifère et parmi les 20 premiers pays au monde pour ses réserves de charbon.

Vale lnco, Freeport Mc Moran Copper & Gold lnc, Newmont Gold Company et la société australienne Rio Tinto sont parmi les investisseurs actifs dans ce secteur, alors que les investisseurs de la Chine et de l'Inde ont de plus en plus un oeil sur les actifs miniers de l'Indonésie en matière de charbon et de charbon thermique. Le gouvernement indonésien prévoit que l'investissement dans le secteur minier atteindra 7.4 milliards $US entre 2010 et 2014.

Télécommunications

L'industrie de la technologie de l'information et des communications de l'Indonésie a connu une croissance rapide en Indonésie depuis que le secteur des communications mobiles a été ouvert au secteur privé en 1995. Le nombre d'abonnées à un service de téléphone cellulaire a augmenté de 8,9% à chaque année pour atteindre 178,4 millions d'abonnés durant la première moitié de 2010 (mais il importe de noter que les Indonésiens possèdent souvent plus d'un téléphone cellulaire), ce qui place le pays derrière seulement le Japon, la Chine et la Corée du Sud en Asie en termes de croissance du nombre d'abonnés.

L'utilisation de l'Internet connaît également une croissance rapide, le nombre d'utilisateurs ayant atteint les 30 millions en 2009 (une augmentation de 50% par rapport à 2007).

La croissance rapide a attiré un certain nombre d'Investisseurs étrangers au pays, y compris Singapore Telecommunication Ltd (Sing Tel) et Singapore Technology Telemedia (STT) de Singapour, T elekom Malaysia et Maxis Communication Bhd de la Malaisie, Otel du Qatar et Hutchison CP Telecommunication…

Le gouvernement et le secteur privé investissent tous deux massivement afin d'accroître la capacité. Bien que le gouvernement indonésien reconnaisse que le pays a besoin d'investissements étrangers dans ce secteur, le gouvernement a mis en oeuvre certaines politiques qui limitent la participation et l'investissement étranger dans le secteur. Parmi ces règlements, il y a des plafonds sur l'appartenance à des intérêts étrangers des tours 1 stations cellulaires et en ce qui concerne le nombre d'exploitants d'accès sans fil à haut débit. Le gouvernement a également imposé des exigences concernant le contenu local sur l'équipement WiMAX, en vertu desquelles le contenu local devra s'élever à 50% d'ici 2015.

Secteurs manufacturier et agricole

Le gouvernement indonésien essaie également d'attirer un plus grand nombre d'investisseurs vers ses secteurs manufacturier et agricole.

La part du secteur manufacturier dans le PIB est devenue des plus importante s, comme l'illustre l'expansion de diverses industries, allant des textiles jusqu'aux pièces pour véhicules automobiles. Nombre d'entreprises multinationales se sont établies ici, y compris des géants comme le fabricant automobile Toyota et le fabricant de produits pharmaceutiques Sanofi Aventis. En faisant valoir les coûts relativement faibles de la main d'oeuvre au pays, comparativement au reste du Sud-Est asiatique, et l'important marché intérieur, le gouvernement tente d'attirer des investisseurs dans des sous-secteurs comme celui de la fabrication de produits électroniques. Cependant, l'infrastructure inadéquate et le droit du travail restrictif continuent d'être des obstacles pour les investisseurs.

 

Régions clés pour les affaires

L'économie de la capitale indonésienne, Jakarta (population de 9,6 millions d'habitants), est axée tout particulièrement sur le secteur financier et les secteurs des services, de la construction, du transport et des télécommunications. Jakarta a également un secteur manufacturier vigoureux.

Surabaya, située dans la province de Java-Est, est la deuxième ville de l'Indonésie. Sa population est d'environ 3 millions d'habitants, auxquels il faut ajouter 7 millions de personnes qui vivent en périphérie. Surabaya a l'un des ports les plus achalandés du pays.

La troisième ville du pays, Bandung, dans la province de Java-Ouest, a une population de 2,5 millions d'habitants. L'économie repose sur les industries manufacturières, l'industrie du textile et le tourisme et plusieurs sociétés spécialisées dans la Tl y sont établies.

Les industries pétrolière, gazière et minière de l'Indonésie sont principalement concentrées dans les provinces de Sumatra, Kalimantan, Java-Est et Papua.

Les îles de Batam, Bintan et Karimun dans les îles Riau ont été déclarées zone de libre échange en 2009. Les entreprises manufacturières implantées dans cette zone sont exemptes de droits d'importation, de taxe sur les produits de luxe et de taxe sur la valeur ajoutée (TVA). L'île de Batam est située à 20 km de Singapour.

 

Le marché action indonésien

L'Indonesia Stock Exchange une place boursière relativement récente, car née de la fusion en septembre 2007 du Jakarta Stock Exchange et du Surabaya Stock Exchange. L’indice boursier est représenté par le JCI (Jakarta Composite Index) qui regroupe toutes les sociétés cotées sur le marché indonésien. En 2002, les actions de Jakarta Islamique Index l‘ont rejoint. Plusieurs dérivés de produits financiers, des actions, des obligations sont négociés sur l’Indonésie Stock Exchange. Cette place boursière compte plus de 300 sociétés cotées pour une capitalisation boursière globale dépassant les centaines de milliards de dollars. L'ISX permet aujourd'hui aux investisseurs du pays mais aussi du monde entier d'investir en actions, en obligations, ou même en produits dérivés, tels que des futures. 

Evolution de l’indice boursier indonésien :

Comme le montre ce graphique, l’indice boursier indonésien est en continue augmentation. On remarque une baisse entre 2008 et 2009. C’est l’effet de la crise mondiale. Mais l’indice ne tardera pas à se rétablir pour atteindre des valeurs sans précédent. La bourse indonésienne a été affectée par la crise mais seulement pendant quelques mois et la reprise lui a permis de retrouver l’évolution remarquable dans laquelle elle était engagée.


Parmi les les principaux monstres indonésiens, on retrouve :

Telekomunikasi Indonesia, Astra International, Perusahaan Gas Negara, Bank Central Asia, Unilever Indonesia, H.M Sampoerna, Bank Danamon, International Nickel Indonesia.

Les investisseurs Français peuvent investir sur ce  pays émergent asiatique. Lyxor ETF propose des produits permettant de s'exposer aux marchés actions indonésien. Le Lyxor Indonesia réplique sans effet de levier l'indice MSCI Indonesia, qui représente 85% de la capitalisation boursière de la Bourse de Jakarta. Il inclut 36 titres, dont près d'un tiers de valeurs bancaires. Les frais de gestion restent modestes (0,55% par an), tandis que le spread (différence entre prix d'achat et prix de vente) est de 0,8%.

La filiale de Société générale offre ainsi un moyen de cibler un marché ayant explosé ces dernières années. En Indonésie, l'indice de référence a été multiplié par plus de 3 depuis le point bas de 2009 et a atteint des niveaux record. Rappelons toutefois que cette bourse, moins liquide et transparente que celles des pays occidentaux, reste particulièrement risquée. De plus, l'investisseur est exposé au risque de change de l'euro contre la roupie indonésienne, et verrait la valeur de sa part diminuer (toutes choses égales par ailleurs) en cas d'appréciation de la monnaie unique face à ces devises.

 

Le marché obligataire Indonésien 

La dynamique de l’endettement public reste très favorable : la dette publique continuera de baisser en 2013, sous l’effet conjugué d’une croissance soutenue et d’un faible déficit. Cette performance masque néanmoins une allocation peu efficace des ressources de l’Etat : l’investissement public en infrastructure reste faible contrairement aux dépenses liées aux subventions à l’essence qui représentent 3,5% du PIB.
Du côté des comptes extérieurs, la situation est solide mais le solde courant se détériore. En effet, le solde commercial souffre en 2012 de la forte croissance des importations liée à la demande intérieure très dynamique et du tassement des exportations. Le solde courant devrait continuer de se détériorer en 2013 malgré le rebond attendu de ces dernières. Les investissements étrangers sont quant à eux en forte hausse. Leur croissance est particulièrement élevée dans les secteurs d’activité liés à la consommation des ménages  (comme l’automobile) et l’investissement. Dans ce contexte de déficit courant persistant et d’IDE en hausse, la roupie devrait rester relativement stable face au dollar en 2013.
Enfin, le secteur bancaire continue d’afficher des performances satisfaisantes : ratios de capitalisation et de profitabilité élevés, taux de créances douteuses en baisse. Cependant, la croissance rapide du crédit fait peser un risque d’augmentation des prêts non performants mais seulement à moyen terme.

 

La monnaie

La roupie indonésienne ou rupiah (IDR) est l'unité monétaire de l'Indonésie. Née pendant l'occupation japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, elle devient la monnaie nationale le 2 novembre 1949, quatre ans après l'indépendance du pays. Son nom s'inspire de l'unité monétaire de l'Inde : la roupie indienne. La roupie indonésienne est convertible.

La crise économique asiatique de 1997 a ainsi entraîné une chute brutale de la roupie. En janvier 1998, son taux atteignait 17 000 roupies pour un dollar américain. Puis, l'économie de l'Indonésie se rétablissant, la roupie s'est graduellement revalorisée. À titre indicatif, en décembre 2009, 1 dollar valait approximativement 9 400 roupies indonésiennes.

La banque centrale du pays, la Banque d'Indonésie, a été établie en 1999 et agit à titre d'institution indépendante qui possède l'autonomie nécessaire pour formuler et mettre en œuvre une politique monétaire. La Banque d'Indonésie est également responsable de la réglementation du système de paiement et des banques du pays.

La Banque d'Indonésie réglemente et met en oeuvre la politique monétaire dans le but de maintenir la stabilité de la rupiah indonésienne. L'orientation stratégique est fondée sur le ciblage du taux d'inflation, en prenant en considération les objectifs macroéconomiques à court et à moyen terme.

L'Indonésie maintient un taux de change flottant librement depuis 1999, quoique la Banque d'Indonésie intervienne à l'occasion sur le marché dans le but d'assurer la stabilité du taux de change.

La rupiah est entièrement convertible, mais certaines limites existent sur les transactions. La Banque d'Indonésie doit donner son approbation à toute sortie de plus de cent millions d'IDR (11 000 $CAD) du pays. Il n'y a aucune restriction sur le transfert de fonds en devises étrangères vers ou en provenance de pays étrangers, mais les capitaux de placement qui entrent au pays doivent obtenir l'approbation.

 

Conclusion 

L’Indonésie est un pays attractif pour les investisseurs étrangers du fait des perspectives de profit dans plusieurs secteurs. Néanmoins, il est important de prendre connaissance des conditions locales (infrastructures par exemple) et des et des les lois qui limitent parfois l’investissement et la propriété privée des étrangers.

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