Investir en Thailande

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Par
AMF

La Thaïlande est la 4ème nation la plus riche de l'Asie du Sud-Est selon le PIB par habitant, et fait partie des futurs « Tigres » d’Asie du Sud-Est avec la Malaisie, l'Indonésie, le Viêt-nam et les Philippines. Pays en pleine croissance, l’économie du « pays du sourire » peut se décomposer en trois parties, lesquelles seront ensuite détaillées :

  • Le secteur primaire, composé principalement d’agriculture et d’élevage  
  • Le secteur industriel, notamment l’industrie automobile qui fait de la Thaïlande le 12ème producteur mondial  
  • Le secteur des services, dont le tourisme constitue le domaine principal.

 

I/ Opportunités

L'économie thaïlandaise est fortement fondée sur l'agriculture qui contribue à environ 10% du PIB et emploie près de 40% de la population active. Le pays est l'un des principaux producteurs et exportateurs de riz, les autres récoltes étant le caoutchouc, le sucre, le maïs, le jute, le coton et le tabac. La pêche est une activité importante, la Thaïlande étant un exportateur important de crevettes d'élevage. Cependant, la contribution relative de l'agriculture au PIB a décliné ces dernières années, alors que les exportations de marchandises et de services ont augmenté.

En effet, comme de nombreux pays asiatiques, la Thaïlande développe son secteur industriel à grande vitesse. Les principales industries thaïlandaises sont les industries électroniques, sidérurgiques et automobiles. La Thaïlande est un centre d'assemblage de marques internationales de voitures ; elle est notamment le premier assembleur de l’ASEAN  pour le secteur automobile, et le nombre de voiture vendues à l’intérieur du pays augmente chaque année (1,65 million de véhicules venuds en 2010 et 2,3 millions de ventes prévues pour 2014). Les appareils et composants électriques, les ordinateurs, la production de ciment, de meubles et de produits en plastique sont aussi des secteurs importants. Le secteur textile emploie environ 25% de la population active mais n'est plus un secteur aussi dynamique que le tourisme qui est devenu la source principale de devises étrangères.

Concernant le secteur du tourisme, la Thaïlande a rassemblé plus de 19 millions de touristes en 2011 malgré les attentats en Inde et représente 10 % du PIB  thaïlandais.

En résumé, la décomposition du PIB de la Thaïlande est symptomatique d’un pays en voie d’industrialisation, comme l’illustre le graphique suivant.

 

La part des différents secteurs économique de la Thaïlande dans le PIB Source : Site internet Thaïlande.fr.fm

 

Les secteurs sont de plus en plus nombreux. Le secteur public et l’agriculture occupent une place de moins en moins prépondérante dans l’économie thaïlandaise laissant peu à peu la place aux secteurs financiers et privés, véritables moteurs de l’économie. Le secteur des transports, secteur clé pour l’économie du pays, est en plein boom comme en témoigne l’exemple du BTS et du MRT, qui sont les métros aériens et souterrains de Bangkok pourvus d’air conditionnés et présentant un haut niveau de sûreté. L’aéroport de Suvarnabhumi fait de Bangkok un hub majeur pour toute l’Asie du Sud-Est, avec des vols directs de et vers l’Europe et les Etats-Unis.

La politique du gouvernement est orientée vers le libéralisme économique. Une baisse des taxes sur les entreprises est prévue. Trop dépendante des exportations, la Thaïlande doit rééquilibrer les sources de sa croissance et accroître sa demande domestique en montant en gamme sa production. L'éducation et la formation professionnelle sont un autre défi. Le pays avait par ailleurs engagé un programme de relance intitulé “La Thaïlande : Investir pour se renforcer” destiné à créer 1,5 millions d'emplois et à relancer la consommation privée. A moyen terme, le gouvernement cherche à renforcer les infrastructures et à développer le secteur financier, en vue d'assurer au pays une croissance dynamique durable.

Les principaux clients de la Thaïlande sont les États-Unis, la Chine et le Japon. Les biens principalement exportés sont les produits électriques et électroniques, les machines, les véhicules, le caoutchouc et les plastiques. Ses principaux fournisseurs sont le Japon, l'ASEAN, la Chine, l'UE et les États-Unis.

La Thaïlande est donc bien insérée dans l’économie mondiale et présente des secteurs prometteurs :

  • Le tourisme : avec une excellente qualité de service dans le domaine de l’hôtellerie, mais aussi grâce à ses infrastructures et son patrimoine qui, mettant bien valeur la Thaïlande, en a fait une des premières destinations touristiques du monde.
     
  • L’immobilier ; en effet, contrairement à Dubai ou à Miami, le secteur immobilier en Thaïlande n’est pas spéculatif. Ainsi, de nombreux retraités se sont établis dans ce pays, notamment à Bangkok, pour la qualité de vie peu coûteuse. La demande internationale reste forte alors que les prix sont bas, ce qui explique le succès de nombreuses agences immobilières telles que Vauban.
     
  • Enfin, le secteur de la mode et de l’habillement s’est transformé depuis quelques temps en un vrai moteur pour l’économie thaïlandaise avec une part de 17% du PIB du pays et un revenu s’élevant à 2,5 milliards de dollars par an.

 

II/ Inconvénients

En plus de nuire au système démocratique du pays, la corruption représente un frein au développement économique de la Thaïlande. Ce phénomène, présent à grande échelle dans le « Pays du Sourire », a en effet un impact non négligeable sur la croissance économique de l’État. Elle permet à quelques dirigeants et hauts fonctionnaires de capter les ressources nationales du pays et contribue donc à entretenir le cercle vicieux de la pauvreté. On constate ainsi en Thaïlande la présence de « parrains » très influents et au-dessus des lois, qui supervisent plusieurs domaines de la société (notamment la sphère des affaires) et encaissent des sommes d’argent conséquentes. Concrètement, la corruption implique une augmentation artificielle des prix des biens et des services.

La corruption décourage également certains investisseurs nationaux ou étrangers à investir dans le royaume puisqu’elle fausse les règles de la concurrence et entraine la mise en place de « lourdeurs administratives » qui la favorisent. Elle représente également un surcoût pour les entreprises thaïlandaises et étrangères ainsi qu’une menace pour la productivité économique du pays. Les sommes d’argent que réclament les fonctionnaires corrompus aux entreprises représentent effectivement un poids pour les petits entrepreneurs. Les appels d’offre se négocient par exemple en Thaïlande via des pots-de-vin qui peuvent représenter jusqu’à 40% de la valeur du contrat concerné.

Comme tous les pays qui accueillent des investissements, la Thaïlande est notée selon ses risques politiques et économiques, notation que nous pouvons apprécier sur le schéma suivant :

 

Nous pouvons remarquer qu’investir à court terme est moins risqué que d’investir à long terme en Thaïlande. Même si le risque trois reste faible, l’instabilité politique et la corruption sont les principaux risques auxquels doit faire face l’investisseur. La législation administrative peut également être un frein tant elle peut paraître compliquée. La présence d’un avocat est donc une option à étudier. De fait, les risques d’expropriation notamment, sont les plus élevés puisqu’une personne étrangère ne peut posséder la majorité des parts pour un terrain ou pour certaines sociétés. Malgré cela, et même si certaines activités sont inaccessibles aux capitaux étrangers, le gouvernement thaïlandais investit chaque année 60 millions de dollars en incitations fiscales.

 

Conclusion

Comme de nombreux pays d’Asie, la Thaïlande a connu une hausse de sa croissance économique durant ces dernières années. Elle fait à présent partie d’un ensemble de pays dont les secteurs économiques se complètent et peut compter sur de nombreux partenaires tels que la Chine, le Japon et les Etats-Unis. Elle doit donc à présent faire face au défi sociétal et faire évoluer les mentalités de sa population, notamment en matière de corruption.

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