Investir en Irak en 2013 : Forces et Faiblesses

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Par
AMF Kaboul.

Malgré douze années d’embargo, l’invasion américaine il y a près de 10 ans, les guerres, l’Irak reste attractive à plus d’un titre pour les investisseurs. En effet, l’Irak dispose de ressources naturelles nombreuses telles que le gaz, le pétrole (3ème réserve mondiale de pétrole avec 143 milliards de barils) qui assurent un certain nombre d’investissements étrangers même si le pays souffre de gros problèmes de sécurité, de la quasi non existence des institutions et par conséquent du manque de gouvernance. La reconstruction est un secteur qui représenterait également près de 500 milliards de dollars d’investissement. Ensemble nous allons tâcher de développer les pistes audacieuses afin de mieux comprendre l’économie irakienne et ainsi mieux évaluer les opportunités d’investissement en Irak.

 

Le contexte économique

L’Irak subit encore une crise politique de 30 ans. Son histoire récente a profondément marqué le pays et ses habitants et a complétement fragmenté le paysage politique. Malgré tout ces séquelles, l’Irak a amorcé un redressement fragile depuis 2 ans, comme nous pouvons le remarquer sur le graphique ci-dessous, après avoir atteint environ 8% de croissance en 2012, la croissance économique irakienne devrait encore s’accélérer et atteindre le +9% en 2013 portée par « une montée en puissance de la production pétrolière » selon le FMI. En ce début d’année 2013, le FMI a salué l’accélération de croissance en Irak, dopée par les exportations pétrolières mais s’est inquiété des faiblesses structurelles accumulées par le pays 10 ans après l’invasion américaine. En effet, le secteur des hydrocarbures (actuellement 2/3 du PIB de l’Irak) correspond à quasiment l’intégralité de ses exportations.

La croissance est également boostée par la consommation, composante en croissance grâce à la revalorisation des salaires notamment. Cependant, comme l’a indiqué le FMI, des faiblesses structurelles subsistent et la situation politique incertaine est un facteur de volatilité de la croissance. La loi définissant le cadre étatique (fédéral ou centralisé) est toujours en attente d’être votée. C’est pourtant une question centrale pour conduire le pays vers la stabilité puisqu’elle permettrait de trancher la question de l’indépendance ou non de la province de Kirkouk (province pétrolière) revendiquée à la fois par les Kurdes et les Arabes.

Malgré cette instabilité politique et les conflits, l’Irak est en période de reconstruction et travaille à amener le pays vers une stabilité macroéconomique. Dans cette reconstruction, l’Irak s’attèle également à la diversification de son économie afin de réduire sa dépendance face au pétrole. Pour cela, l’Irak peut compter sur l’appui des grandes institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale), de la communauté internationale (ONU, EU) et des agences bilatérales. L’institution de Washington aide, par exemple, activement l’Irak dans sa restructuration. Selon le FMI, "L'Irak devra s'attaquer à de vastes défis à moyen terme pour créer les conditions d'une croissance forte et durable, nécessaire pour améliorer les conditions de vie de sa population ». L’investissement public a, à ce titre, été érigé au rang de priorité nationale. Le Fonds appelle également le pays à renforcer ses mécanismes de contrôle budgétaire afin de s’assurer que les revenus du pétrole sont utilisés « efficacement et de manière transparente », puisqu’il règne en Irak encore un très haut niveau de corruption.

Source : OMC – Organisation Mondiale du Commerce

 

Graphique: Irak  -  Croissance annuelle du PIB (%) ( 1998 - 2011 )          

Pour l’ensemble de la période 1998-2011, on enregistre une moyenne annuelle de 5,5. C’est en 2004 enregistre le plus haut niveau (46,5) et c’est en 2003 qu’on observe le plus bas niveau (-41,3%).

Croissance dans la zone Moyen Orient en 2013: +3,1% (+10% en Irak)Maghreb - Moyen-orient: la prime au brut

Comme indiqué plus haut, c’est la richesse du sous-sol qui fera la différence et tirera la croissance en 2013 dans la zone Moyen Orient.

 

Opportunité d’investissement en Irak

  • Secteur pétrolier :

La majeure partie des investissements étrangers vont en direction du secteur pétrolier. Les Etats-Unis et les pays de l’UE représentent les principaux investisseurs du pays. En 2011, le groupe pétrolier Exxonmobil a même signé un contrat avec le gouvernement régional du Kurdistan. Aucune compagnie de cette importance n’avait déjà signé un contrat avec les autorités Kurdes. Les producteurs de pétrole resteront protégés par les cours élevés du pétrole à long terme.

  • Secteur de la reconstruction :

Malgré les incertitudes politiques et un climat sécuritaire très variable d’une région à l’autre, l’Irak dispose de quelques fondamentaux économiques solides qui permettent d’envisager un redressement progressif de l’Irak sur long terme. Le FMI évalue le taux de croissance à près de 10% en 2013. L’Irak progresse lentement vers la reconstruction. Le développement de la production et des exportations, quelques en soient le rythme et l’ampleur, offrira à l’Irak une assise budgétaire majeure pour financer les besoins de la reconstruction. Les besoins d’investissements sont en effet colossaux, entre 400 et 600 milliards de dollars et intéressent tous les secteurs d’activités de la vie économique et sociale comme l’électricité, les transports, l’agriculture, l’irrigation, le traitement des eaux, les télécommunications, le secteur de la santé ou le logement. L’Irak ne pourra pas financer seul des programmes d’une telle ampleur, à supposer que l’administration irakienne ait aussi les capacités administratives pour conduire des projets complexes, ce qui ne semble pas avéré aujourd’hui. Par exemple :

  • Déficit de la production électrique : L’Irak satisfait moins de 55% de ses besoins à cause d’un réseau en mauvais état, d’un manque de personnels qualifiés et surtout de déficit de capacité de production installée.
  • L’accès à l’eau et le traitement des eaux usées constitue un autre défi majeur pour les autorités irakiennes. Seule 20 % de la population a accès à un système d’égout efficace selon l’Onu et l’agriculture, autrefois le point fort de l’économie irakienne, souffre d’un déficit en eau chronique. La désorganisation complète du secteur, conjugué à un manque d’investissements depuis des décennies tant dans les systèmes de traitement des eaux que dans des systèmes d’irrigation efficaces sont les premières causes d’une gestion inefficiente et inefficace de la ressource en eau.

Quoiqu’il en soit, l’aide des investisseurs étrangers pour participer à la reconstruction est jugée capitale au regard de l’immensité des besoins. La mise en place progressive d’un cadre légal suffisamment attractif et propice au développement des affaires reste indispensable.

Les entreprises disposant d’un niveau d’excellence dans le domaine des infrastructures ou sur des segments à haute valeur ajoutée peuvent se positionner sans complexe et doivent surtout faire face à la concurrence asiatique. Quelques entreprises françaises ont néanmoins réussi à s’imposer. Les aéroports de Paris (ADPI), Technip, Suez- Degremont, CMA CGM et Renault Truck qui a également des projets d’investissement ont signé plusieurs contrats, soit d’études, soit de fournitures dont le montant global s’élève à près de 400 millions d’euros en 2009.

Pour prendre pied en Irak, il peut être judicieux de commencer par le marché Kurde qui se distingue par sa stabilité et sa prospérité même si il reste étroit. Cette stratégie peut s’avérer payante surtout si le partenaire kurde a de bonnes relations à Bagdad.

Protection des investisseurs en Irak

Appel d’offres en Irak

Les investisseurs pourront trouver tous les appels d’offres sur le site Tenders Info.
 

Conclusion

Malgré des faiblesses structurelles importantes, une instabilité politique, économique et sociale marquée, et un risque relativement élevé pour les investisseurs, l’Irak reste un pays d’investissement attractif à plus d’un titre particulièrement dans les secteurs pétroliers et de la reconstruction.

 

Sources

https://fr.wikipedia.org/wiki/Irak

http://www.ambafrance-iq.org/-Relations-economiques-

http://www.globaltrade.net/international-trade-import-exports/f/business/pdf/Iraq/Trade-Policy-Iraqi-oil-industry.html?folderId=6468

http://www.champagne-ardenne-export.com/fr/fiches-pays/irak/investir-3

http://www.lepoint.fr/bourse/irak-le-fmi-salue-la-croissance-mais-note-des-faiblesses-structurelles-21-03-2013-1644036_81.php

http://francais.doingbusiness.org/data/exploreeconomies/iraq/#protecting-investors

http://lexpansion.lexpress.fr/economie/maghreb-moyen-orient-la-prime-au-brut_366011.html

http://www.capnouveaumonde.org/capmena/pdf/20100920%20DaziHeni%20Vulin.pdf

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