Investir au Vietnam

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AMF

Depuis quelques années, l’économie vietnamienne connait un essor économique remarquable. La Banque Mondiale (BM) a récemment classé le Vietnam au 78e rang en date de juin 2010 dans le cadre de son projet «  Doing Business 2011 ». Nous verrons que ce pays est aujourd’hui un pays à fort potentiel économique dans plusieurs secteurs mais que des freins et des risques d’investissements subsistent également.

 

Prévisions économiques pour 2013 

Après l'adoption d'un vaste programme de réformes (Doi Moi) en 1986, le Vietnam a connu une période de forte croissance. Le PIB par habitant, qui était de 220 USD en 1994, a été multiplié par trois entre 2002 et 2010, pour atteindre près de 1.400 USD par habitant en 2012.

La croissance vietnamienne est tirée par le commerce international et les investissements étrangers, les exportations assurant en 2012 plus des deux tiers du PIB. Le pays n'a pas beaucoup souffert de la crise économique internationale avec un taux de croissance de 5,9% en 2011 et 5,6% en 2012. Certains secteurs comme la production industrielle (+14,3%) ou la production de textiles, de chaussures, d'électroniques et de produits de la mer (+30%) sont en très forte croissance. Les perspectives pour l'année 2013 restent parmi les plus élevées d'Asie.

 

Indicateurs de croissance

2009

2010

2011

2012

2013 (e)

PIB (croissance annuelle en %, prix constant)

5,3

6,8

5,9e

5,1e

5,9

PIB par habitant (USD)

1.068

1.174e

1.374

1.523e

1.660

Taux d'inflation (%)

6,7

9,2

18,7

8,1

6,2

Source : Banque mondiale


Le gouvernement a lancé des réformes touchant les secteurs clés de l'économie et prévoyant la privatisation partielle des entreprises publiques, mais leur mise en oeuvre reste graduelle. Une réforme fiscale a également été entreprise pour compenser la baisse des revenus douaniers, consécutive à l'entrée du pays à l'OMC (2007) et pour rendre le pays plus attractif aux yeux des investisseurs.

La consommation intérieure a augmenté de 22% entre 2010 et 2011 et est restée soutenue en 2012. L'inflation reste élevée mais en retrait sensible (18,7% en 2011 et 12,6% en 2012) et les réformes récentes ont permis d'améliorer le niveau de vie des habitants. Cependant, le taux de chômage urbain a augmenté ces dernières années. Il n'a été que de 4,5% au niveau national en 2012, mais le sous-emploi, estimé à 30%, reste conséquent.

Afin d'assurer une croissance soutenue en période d'incertitudes internationales, le gouvernement a lancé fin 2011 ce qu'il nomme les "trois chantiers structurels sur le moyen et long terme" : le développement des infrastructures, la formation des jeunes et la modernisation des institutions. Pour atteindre ces objectifs, le pays devra réformer les entreprises publiques, développer le secteur privé et moderniser son système bancaire.

 

Le marché action vietnamien

A sa création, la bourse ne représentait que 0.5% du PIB national. L’objectif d’alors était d’atteindre 20% du PIB en 2020, et les objectifs sont largement dépassés. Entre 2000 et 2010, elle a représentée 42% du montant total des diverses émissions d’obligations et de titres garantis par le gouvernement. Mais parmi les investisseurs en bourse, très peu ont les connaissances nécessaires pour intervenir sur les marchés financiers ce qui entraine un manque de professionnalisation des acteurs financiers.

Sur les 926000 comptes boursiers d’investisseurs institutionnels ou de particuliers, 10000 étrangers détiennent des titres pour un montant de 7 milliards de dollars.

Depuis février 2012, la Bourse de Vietnam Hô Chi Minh-Ville (HOSE) se base sur un nouvel indice dénommé VN30. L'indice VN30 regroupe 30 compagnies cotées sur le HOSE dont la capitalisation et la solvabilité sont les meilleures, et représentant 80 % de la valeur de capitalisation et 60 % des montants de transactions sur le marché.
 

Opportunités d’investissement par secteur

L'industrie, qui représente plus de 40% du PIB, est le principal moteur de la croissance vietnamienne. Le secteur reste dominé par les grands groupes publics. Bien qu'il soit "un nouveau venu" dans l'industrie du pétrole, le Vietnam est aujourd'hui le troisième plus grand producteur d'Asie du sud-est. Le secteur des services est tiré par le tourisme et les télécommunications. Ces secteurs très porteurs devraient contribuer massivement à la santé économique du pays dans les années à venir. Le secteur tertiaire pesait déjà environ 40% du PIB en 2012.

 

Répartition de l'activité économique par secteur

Agriculture

Industrie

Services

Emploi par secteur (en % de l'emploi total)

51,7

20,2

28,2

Valeur ajoutée (en % du PIB)

22,0

40,8

37,2

Valeur ajoutée (croissance annuelle en %)

4,0

6,7

5,8

Source : Banque Mondiale 

 

Agriculture

Le secteur agricole, en déclin, est dominé par les cultures et les plantations (riz, café, noix de cajou, maïs, poivre, patate douce, cacahuète, coton, caoutchouc, thé), et l'aquaculture. Cependant, c'est le secteur qui emploie la plus grande partie de la population. Il représentait en 2012 environ 20% du PIB vietnamien.
C'est le deuxième plus important exportateur de riz au monde et un des plus grands exportateurs mondiaux de café et de noix de cajou. C'est aussi un producteur très important de fruits divers, de sucre, de caoutchouc et de coton.

Cet important rendement est principalement attribuable au climat du Vietnam et à sa géographie.

Des sociétés étatiques démontrent une ouverture en raison des engagements d'entrée pris auprès de l'OMC, d'un désir d'acquisition de nouvelles technologies et d'un effort d'attirer davantage d'investissements directs étrangers et de placements en titre de capitaux propres. Conséquemment, la possibilité de travailler avec un associé vietnamien dans le domaine de l'agriculture est non seulement plus probable aujourd'hui qu'il y a quelques années, cela pourrait s'avérer un choix judicieux à la lumière des exploits agricoles du Vietnam et de son besoin et désir de prendre de l'expansion. En fait, l'agriculture est un secteur d'investissement « encouragé » et, par conséquent, bénéficie de certains encouragements fiscaux.

Énergie

Le Vietnam possède particulièrement des gisements considérables de pétrole et de gaz naturel et la construction de raffineries signifie que le pétrole peut maintenant être raffiné dans le pays. Des réserves pétrolières avérées (toutes en mer, jusqu'à présent) atteignant 3,3 milliards de barils font du Vietnam le deuxième plus important pays producteur de pétrole en Asie du Sud-Est, derrière l'Indonésie. Les revenus générés par ces deux énergies fossiles représentent environ 30 % du PIB du Vietnam.

Une nouvelle loi, entrée en vigueur le 16 juin 2008, prévoit une taxe de 20 % sur toutes les exportations de pétrole brut. Cette loi a été adoptée pour encourager les sociétés à raffiner le pétrole brut au Vietnam puisque de nouvelles raffineries seront incessamment opérationnelles.

Les possibilités dans ce domaine ont attiré quelques grands investisseurs. La société Talisman Energy de Calgary, par exemple, investit dans l'exploration et le développement de gisements de pétrole sur la côte Sud du Vietnam. À titre d'exemple, les coûts liés à l'exploration et au développement se situant à environ 8 dollars par baril sont faibles comparés avec le reste du monde. Les frais d'opération, quant à eux, se situent approximativement à 4,50 dollars par baril. Par conséquent, investir dans ce secteur (en cas d’expertise et de connaissance du secteur), est considérablement meilleur marché que dans d'autres pays producteurs de pétrole.

Technologies de l'information et des communications (TIC)

Le marché croissant des TIC au Vietnam et sa modernisation rapide le classe parmi les possibilités à ne pas manquer par les sociétés informatiques. Les revenus de l'industrie des TI totalisaient 6 167 millions $ US en 2009; tandis que les revenus du secteur des télécommunications se chiffraient à 6 867,55 millions $ US.

Le Vietnam se classe parmi les marchés de téléphonie mobile en plus rapide croissance au monde et comptait plus de 98 millions d'abonnés mobiles en 2009. En mars 2010, le Vietnam disposait de huit réseaux téléphoniques fixes, sept opérateurs nationaux de téléphonie mobile 2G et cinq opérateurs nationaux de téléphonie mobile 3G.

Le marché des ordinateurs personnels au Vietnam s'est également accru, avec plus de 4,8 millions d'ordinateurs de bureau et portables en 2009. D'ici 2020, on prévoit que les TIC généreront de 8 à 10 % du PIB du pays.

Infrastructure

Croissantes sont les possibilités de développement en infrastructure pour les sociétés étrangères, particulièrement dans l'offre de services et d'expertise dans de grands projets comme ceux des centrales électriques, des ports, des autoroutes, des lignes de métro et de réseaux fédérateurs de télécommunication.

Exploitation minière

Après de sombres décennies, l'exploitation minière a repris au Vietnam avec une augmentation totale de l'ordre de 400 % depuis 1995. Le territoire national du Vietnam est abondant en or, en fer, en phosphates et en bauxite.

A l'heure actuelle, les exploitations pour l'or ne sont pas aussi importantes que celles des minéraux ferreux ou industriels. Néanmoins, tout porte à croire que cette situation changera au cours des prochaines années. D'abord, comme le prix augmente sur les marchés mondiaux, l'or est un investissement qui gagne en popularité. Deuxièmement, on estime qu'il y aurait plus d'une douzaine de mines d'or inexplorées au Vietnam. De plus, un projet de loi récent prévoit une taxe de 20 % sur les exportations minérales brutes.

 

Les défis

À l'instar de nombreux pays qui émergent d'une période de contrôle économique rigide de la part de l'État, le Vietnam souffre d'un manque de transparence, de lenteurs bureaucratiques et de corruption.

La bureaucratie gouvernementale constitue un problème majeur, particulièrement lorsqu'il s'agit d'obtenir un certificat d'investissement. Tel que décrit par le gouvernement, le délai prévu pour obtenir un tel certificat est de deux semaines. Cependant, pour obtenir un certificat d'investissement et particulièrement lorsque l'approbation du premier ministre est nécessaire, ce processus prend normalement des mois et non des jours.

La corruption est un défi supplémentaire que le gouvernement considère comme un de ses principaux obstacles sur sa lancée vers la modernisation. En 2010 le Viêt-nam se classait 116/178 dans l'Indice de perceptions de la corruption (IPC) de Transparency International.

L'inflation constitue un autre problème puisqu'elle est cause d'augmentation des salaires et place les investisseurs devant des choix difficiles.

Le faible état de l'infrastructure, du transport et de la navigation a des conséquences sur d'autres secteurs au Viêt-nam.

Bien que le bassin de travailleurs soit abondant, désireux d'apprendre et jeune, cet avantage est amoindri par le système d'éducation national. Les niveaux d'éducation au Viêt-nam sont bas autant dans les grands centres urbains qu'ailleurs au pays, et même pour la région dans son ensemble

Enfin, la dernière difficulté rencontrée est le sabotage. Le sabotage est commis par des concurrents, des gens qui se sentent exclus d'un projet particulier ou qui estiment qu'un projet représente particulièrement un danger pour la protection de l'environnement.

 

Le marché obligataire vietnamien :

Le marché vietnamien des obligations en dông a connu en 2012 la plus forte hausse de tous ceux des économies émergentes, selon un récent rapport de la Banque d’Asie pour le Développement. Lors du dernier trimestre de l’année dernière, la croissance de ce marché a atteint 42,7% en glissement annuel avec un volume total de transactions de 25 milliards de dollars.

Cette performance s’explique principalement par l’expansion rapide du marché des obligations publiques à un taux de 54,6% en un an avec 24 milliards de dollars. Cependant, le marché obligataire d’entreprises a connu un recul de 52,4% en glissement annuel avec un milliard de dollars, poursuivant son déclin engagé en mars 2011.

Le déficit budgétaire et la dette publique étaient respectivement de 5 % et 54.9% du PIB.

 

La dette publique devrait se réduire en raison des réformes fiscales engagées visant à élargir la base fiscale pour faire face à la baisse des recettes pétrolières et des droits de douanes. Cependant, le risque souverain reste élevé. Outre le manque de transparence des comptes publics, la dette publique reste très vulnérable au risque de change car elle est libellée à plus de 60% en devises. De plus, sa soutenabilité pourrait pâtir d’engagements implicites à l’égard de grandes entreprises et banques publiques si les défauts de ces dernières se multipliaient.

 

La monnaie

Entre 2008 et 2011, les pressions à la baisse sur le dong ont été significatives en raison des fuites de capitaux liées à la défiance des résidents et des non résidents. Après que la banque centrale ait dévalué à six reprises entre 2008 et 2011 et ait introduit des contrôles de capitaux, l’écart entre le taux de change officiel et le taux de change sur le marché noir s’est réduit. 
En 2013, les fuites de capitaux devraient cesser grâce à la stabilisation macroéconomique et à la mise en place de contrôle de capitaux. En outre, les entrées stables d’IDE devraient soutenir le dong. Le risque de change devrait donc se réduire. Toutefois, les réserves de change – bien qu’en légère hausse – resteront très faibles (2 mois d’importations), rendant le pays peu résistant face à un retrait brutal de capitaux

 

Indicateurs monétaires

2007

2008

2009

2010

2011

Dong vietnamien (VND) - Taux de change annuel moyen pour 1 USD

16.105,13

16.302,25

17.065,08

18.612,92

20.509,75

 

Conclusion

Au Vietnam, les opportunités d’investissement ne manquent pas. Toutefois, quelques facteurs de succès importants ont été identifié afin d'établir une présence au Vietnam: prendre le temps de bien identifier son partenaire local; avoir recours à des entreprises de comptabilité et juridiques locales pour faciliter son investissement (notamment pour obtenir les certificats et les permis appropriés); et nouer de fortes et positives relations avec des représentants gouvernementaux, des gens d'affaires influents, des associations et des chambres de commerce.

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